Yoga nom des postures : comprendre les termes sanskrits pour mieux pratiquer

Yoga nom des postures : comprendre les termes sanskrits pour mieux pratiquer

Quand on commence à pratiquer le yoga, on se retrouve rapidement face à une série de noms de postures imprononçables – tadasana, utkatasana, bhujangasana… – un peu comme si la séance était aussi un cours accéléré de sanskrit ! Pourtant, comprendre la signification de ces noms ne relève pas seulement de la curiosité linguistique. C’est aussi un excellent moyen de mieux intégrer les postures dans la pratique, d’aiguiser sa concentration, et même de mémoriser plus facilement les enchaînements. Dans cet article, je vous propose de lever le voile sur le nom des postures de yoga pour y voir plus clair… sans passer par une licence de sanskrit.

Pourquoi les postures de yoga portent-elles des noms sanskrits ?

Le sanskrit est la langue ancienne dans laquelle les textes fondateurs du yoga ont été rédigés, notamment les Yoga Sūtra de Patañjali ou la Bhagavad Gītā. C’est aussi la langue dans laquelle les postures ont été nommées dans les traditions classiques comme le hatha yoga. Plus qu’un simple conservatisme culturel, utiliser le sanskrit permet d’unifier les appellations à l’international : ainsi, un tadasana désigne la même posture à Paris, à New York ou à Rishikesh.

Alors non, il n’est pas obligatoire de tout retenir. Mais comprendre quelques bases peut considérablement enrichir votre pratique, surtout si vous avez l’habitude de suivre des cours guidés en sanskrit, ou si vous pratiquez chez vous avec des vidéos du monde entier. Bonus important : les noms en sanskrit sont souvent très imagés, ce qui facilite leur mémorisation.

Décomposer le nom d’une posture : une structure récurrente

La majorité des noms de postures suivent une logique simple : un mot qui indique la forme ou l’image que la posture évoque, et un mot qui signifie posture, généralement āsana (prononcé assana).

Exemples :

  • Vrksāsana : vrksa = arbre, āsana = posture → posture de l’arbre.
  • Bhujangāsana : bhujanga = cobra, āsana = posture → posture du cobra.
  • Garudāsana : garuda = aigle, āsana = posture → posture de l’aigle.

Autre point intéressant : certaines postures combinent plusieurs éléments ou adjectifs. Le nom devient alors plus long, mais toujours explicite une fois découpé.

Par exemple :

  • Parivrtta Trikonāsana : parivrtta = torsion, trikona = triangle, āsana = posture → posture du triangle en torsion.
  • Utthita Parsvakonāsana : utthita = étiré, parshva = côté, kona = angle → posture de l’angle latéral étiré.

Une fois qu’on saisit ces clés, les noms paraissent beaucoup moins intimidants.

Petit lexique des mots les plus courants en sanskrit

Voici une sélection de termes fréquemment rencontrés dans les noms de postures. En mémorisant ces mots, vous pourrez presque « deviner » la posture juste en entendant son nom.

  • Āsana : posture ou siège
  • Adho : vers le bas
  • Urdhva : vers le haut
  • Utthita : étendu, étiré
  • Parivrtta : torsion ou rotation
  • Prasarita : écarté ou étalé
  • Supta : allongé ou couché
  • Baddha : lié ou attaché
  • Padma : lotus
  • Nava : bateau

Connaître ces mots est un vrai atout pour mieux comprendre une séquence construite dans une logique. Sans parler du petit plaisir de reconnaître une posture sans même la voir… un peu comme lorsque vous commencez à comprendre une chanson étrangère sans sous-titres.

Nommer pour mieux ressentir

Le langage soutient la conscience corporelle. En comprenant le nom d’une posture, vous êtes plus à même de connecter votre attention au ressenti corporel. Par exemple, dans tadasana (la posture de la montagne), le terme « tada » évoque une solidité verticale, enracinée… Ce mot vous guide à vous tenir dans cette posture non pas passivement, mais avec intensité et stabilité.

De même, dans balāsana (posture de l’enfant), « bala » signifie enfant mais aussi innocence et abandon. Ce mot peut vous inviter à relâcher vos attentes de performance et revenir à une posture d’écoute et de repos.

La posture en sanskrit devient donc une sorte de mantra visuel et mental : un mot qui vous recentre sur ce que vous êtes en train de faire, au lieu de perdre votre attention ou de forcer mécaniquement.

Quelques anecdotes amusantes ou instructives sur les noms des postures

Souvent, les noms de postures proviennent ou font référence à la mythologie hindoue. Ces récits riches en métaphores ajoutent une autre couche de compréhension à la pratique.

  • Hanumānāsana : nommée d’après le dieu Hanuman, qui aurait fait un immense bond pour aider Rama. C’est la posture du grand écart – cet élan puissant est littéralement incarné.
  • Natarājāsana : posture du danseur, une référence à Shiva dans sa forme dansante. Elle demande équilibre et grâce.
  • Virabhadrāsana : posture du guerrier, inspirée du héros Virabhadra, né de la colère de Shiva. Il y a en fait trois variantes (I, II et III), qui évoquent des moments différents du mythe.

Lorsque j’ai découvert ces histoires pendant ma formation, elles ont complètement changé ma façon de vivre certaines postures. Elles me rappellent que dans le yoga, la posture n’est jamais seulement physique : c’est une attitude, une intention, un écho à une histoire intérieure.

Conseils pour mémoriser les noms en sanskrit

Pas besoin de sortir les fiches de révision, mais voici quelques astuces simples :

  • Associez le mot au sens corporel : au lieu d’apprendre que bhujangāsana est le cobra, ressentez dans votre dos cette levée serpentine… et le mot collera.
  • Utilisez des moyens mnémotechniques : par exemple “Parivrtta” commence comme “pirouette” → torsion.
  • Faites des étiquettes ou des jeux de mémoire, surtout si vous préparez une formation ou souhaitez guider un cours.
  • Vocalisez : dire le nom à voix haute aide significativement à le retenir, surtout si vous le répétez avant d’entrer dans la posture.

Personnellement, j’ai commencé à retenir les noms comme on apprend une langue : peu à peu, au fil de la pratique. Et je vous assure qu’il n’y a rien de plus gratifiant que de reconnaître une séquence simplement en entendant « utthita trikonasana » ou « adho mukha svanasana »… C’est comme parler un petit bout de la langue du yoga.

Où et comment approfondir ?

Si le sujet vous passionne, vous pouvez plonger dans des sources plus détaillées. Je recommande :

  • Le livre « The Heart of Yoga » de T.K.V. Desikachar : une référence accessible pour comprendre la philosophie et les noms des postures.
  • Les supports de formation de yoga, souvent riches en glossaires et en tableaux de correspondance.
  • Les applications de yoga multilingues, qui affichent à la fois le nom sanskrit et le nom français.

Et bien sûr, l’option la plus simple : rester curieux pendant vos cours. Demandez à votre enseignant·e de répéter le nom et sa signification. Vous verrez que la plupart sont ravis de partager ces connaissances (j’en fais partie !).

Apprendre le nom des postures, ce n’est pas juste faire plaisir à votre ego ou impressionner en stage. C’est un outil concret pour approfondir votre pratique, raffiner votre attention, et cultiver un lien vivant avec la tradition du yoga. Alors, prêt·e à rencontrer votre prochain āsana ?